Valérian Renault : c’est cadeau !

Valérian Renault (photo d’archives Pierre Bureau
Valérian Renault, 29 novembre 2016, salle des fêtes d’Uzay-le-Venon,
Poète à la plume aussi aiguisée qu’une arme blanche, Valérian Renault tranche à vif dans les noirceurs de l’être. Des morceaux de vie qui ressemblent à des errances, des déchirures intimes où pointe cependant une lumière vitale.
Dans ce nouveau spectacle, moins sombre que les précédents, nous voyageons en son univers poétique et musical, bercés par sa voix chaude, tantôt puissante comme l’ouragan, tantôt fragile comme le cristal. Toujours habité par la puissance de sentiments justes, l’ensemble se situe à la frontière de l’humour noir et d’une immense tendresse.
Ses nouvelles chansons, autres perles à son répertoire, ont parfois des accents de douceur, teintée de mélancolie, d’une légèreté proche de la joie à laquelle l’artiste ne nous avait encore pas habitués. Mais l’ensemble de son œuvre nous emmène sur les voies sinueuses des tourments de l’âme que la dérision apaise. Lisière subtile qu’il nous invite à franchir.
Tout au long du concert, Valérian nous offre quelques pauses, des bulles, des parenthèses, où seuls ses textes brillants, brûlants, comme du Rimbaud nous envoûtent. Jamais mièvres, toujours percutants, ses mots mêlés d’encre et de sang confirment l’importance d’une « écriture forte», terreau indispensable à la chanson française.
Sa littérature, portée par une interprétation magistrale, sobre et intense, apporte un moment de majesté au spectacle. Celle-ci se marie très bien avec ses interventions adressées à un public complice de ses farces. Distillées entre chaque chanson, percutantes et légères, emplies d’humour et de malice, elles font partie intégrante de son spectacle et le teintent ainsi d’une autre couleur, celle du rire.
De sa guitare, sa seule compagne sur le plateau, s’échappent des Airs de rien qui font les belles mélodies. Puis, des accords vibrants, plus complexes et violents, épousent ses mots, son phrasé musical, les tricotent et les broient, sans jamais les noyer, les perdre.
Seul en scène, Valérian a la présence et la beauté d’un Gérard Philippe, et « ce charisme », dont les grands ont le secret du partage. Cet artiste talentueux mérite bien la noble appellation, trop galvaudée, de « Poète-Auteur-Compositeur-Interprète ».
A suivre, à partager… sans modération.
(Nos enchanteurs, Valérian Renault, c’est cadeau)
Chronique Nos Enchanteurs du 16 novembre 2015, Valérian Renault, la chanson du mal aimé.
Interview pour le blog Les Chroniques de Mandor, du 29 janvier 2016.
Article Télérama
La dépêche du midi : Un poète et sa guitare
Les Trois coups : On se fait rouler avec joie dans la farine de son talent
Critikator : Voilà de la belle chanson française